Un pôle de niveau mondial dédié aux sciences du vivant, au coeur de Charleroi Métropole

interview

Dominique Demonté

CEO du Biopark de Charleroi

Nous donnons la parole à des acteurs de Charleroi Métropole, qui s’expriment sur les défis liés à leurs fonctions. Dominique Demonté, CEO du Biopark de Charleroi, a répondu à nos questions…

CM : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

A 51 ans, j’ai la chance d’être le directeur du Biopark de Charleroi. Je me sais chanceux car, pour un biologiste carolo pure souche, c’est quand même une aubaine incroyable de pouvoir contribuer au développement d’un pôle de niveau mondial dans les sciences du vivant, et de pouvoir le faire ici, à Charleroi.

Ce qui me motive et ce dans quoi je ne suis pas trop mauvais, semble-t-il, c’est contribuer au développement socio-économique en utilisant les leviers que sont la recherche, la formation, l’entrepreneuriat et les partenariats publics-privés. Pas simple de combiner tout ça dans un job… Et pourtant c’est ce que je fais en tant que directeur du Biopark. Quelle chance ! On y revient…

CM : Vous parlez de pôle mondial dans les sciences du vivant, mais le Biopark c’est quoi exactement ?

Le Biopark, c’est avant tout un lieu, situé au nord de la Métropole, sur lequel sont rassemblés une centaine d’acteurs et environ 3200 personnes qui font de la recherche, du développement et de la production de nouveaux médicaments, de dispositifs médicaux, de méthodes de diagnostic. Et ce dans des domaines aussi variés que l’oncologie, les maladies immunitaires, les vaccins, les maladies neurodégénératives…

Nous avons des filiales de grandes entreprises internationales, des PMEs venant de différents pays et des sociétés belges qui sont devenues des leaders mondiaux.

Adossés à ces entreprises, nous avons trois instituts de recherche de l’ULB et de l’UMONS, un centre de formation et l’équipe du Biopark qui soutient la croissance de l’ensemble.

Bref nous avons tous les ingrédients que l’on retrouve dans les meilleurs Biopark et une taille qui nous rend visible à l’échelle mondiale.

Nous disposons en un seul lieu de tous les ingrédients que l’on retrouve dans les meilleurs Biopark et une taille qui nous rend visible à l’échelle mondiale.

CM : Dans une économie mondialisée, quelle est la valeur ajoutée d’une concentration géographique d’acteurs sur un campus comme le Biopark ?

On pourrait en effet penser que dans une économie mondialisée, la localisation d’une entreprise ne peut plus offrir d’avantage concurrentiel. Mais comme l’a démontré Michael Porter, qui est considéré comme le fondateur du concept de cluster, l’emplacement reste un élément central de la compétitivité.

Le principe est simple : rassembler géographiquement les acteurs et fonctions clés d’une industrie et faire en sorte qu’ils travaillent ensemble. Cela crée des avantages compétitifs sur le plan commercial et stratégique, mais aussi sur le plan technologique et financier ou en termes de capital humain.

En effet, on constate que les clusters augmentent la productivité des entreprises, jouent un rôle en orientant les politiques régionales d’innovation et favorisent non seulement la création mais aussi l’attraction d’entreprises internationales.

Les clusters augmentent la productivité des entreprises, jouent un rôle en orientant les politiques régionales d’innovation et favorisent non seulement la création mais aussi l’attraction d’entreprises internationales.

La proximité géographique entraîne des relations plus étroites et un échange rapide d’informations, mais elle est surtout propice à l’établissement de relations de confiance et à la prise de risques en commun, ce qui est la base de tout partenariat.

Et le Biopark a justement été construit et se développe sur base de partenaires qui travaillent et prennent des risques ensemble : l’ULB, l’UMONS, IGRETEC, SAMBRINVEST, 50°North Ventures et nos entreprises…

CM : Le Biopark est situé sur l’aéropôle, mais en quoi l’échelle de Charleroi Métropole vous parait pertinente ?

Ce qu’on appelle aujourd’hui le Biopark c’est déjà plus que l’aéropôle, cela regroupe des entreprises comme Univercells à Jumet ou l’IRE à Fleurus par exemple. Et pour moi, il faut réfléchir plus large avec des sociétés comme Quality Assistance à Thuin et bien entendu nos réseaux hospitaliers.

Le Biopark doit devenir polycentrique. C’est important pour renforcer les synergies entre les différents acteurs et de toute façon essentiel pour sa croissance. Une fois que nous aurons conquis tout l’aéropôle, il nous faudra d’autres espaces de croissance.  Mais rassurez-vous, nous n’envisageons pas de délocaliser l’aéroport !

CM : Un souhait pour les 10 années à venir ?

Deux en fait. Le premier est que la croissance du Biopark se poursuive et que plusieurs milliers d’emplois y soient encore créés.

Le second est que chaque carolo sache que nous disposons d’un pôle de niveau mondial et que le Biopark est une source d’opportunités de carrière pour les jeunes et un moteur de développement socio-économique de notre ville et de notre région.

Le Biopark est une source d’opportunités de carrière pour les jeunes et un moteur de développement socio-économique pour notre ville et notre région.

 

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