Charleroi Métropole, une terre pour entreprendre
interviewPouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Denis Lesoil : Mon nom est Denis Lesoil, j’ai 36 ans et bientôt 37 (bientôt 37, le temps passe !), métropolitain et carolo pure souche ayant grandi à Gilly, marié et heureux papa d’un petit garçon de 18 mois qui dort peu. Je suis ingénieur de gestion à Solvay Brussels School (ULB) et comme beaucoup de carolos ayant étudié à Bruxelles, j’y suis resté pour y vivre et réaliser le début de ma carrière. J’ai une expérience de plus de 10 ans dans les cabinets de conseil comme Deloitte et Accenture et suis devenu directeur de Charleroi Entreprendre en février 2020 soit 1 mois avant la pandémie du Covid… Un beau challenge.
Sébastien Croegaert : Je suis Sébastien Croegaert, carolo pure souche comme Denis. J’ai 44 ans (quel jeune homme notre directeur !), je suis marié et papa comblé de deux filles de 9 et 7 ans. Après mes études en sciences politiques, le hasard a voulu que je rejoigne mon ami et associé Denis Hecq dans l’aventure Printbox, entreprise carolo active dans l’impression et la broderie sur textile, en 2004. Après 18 années d’activité, Printbox emploie aujourd’hui 25 personnes: une belle fierté. Parallèlement, je m’investis pour le B4C, club d’entrepreneurs carolo cher à mon cœur, et je suis honoré, depuis sa création en 2019, de présider le C.A. de Charleroi Entreprendre.
Quel est le rôle de Charleroi Entreprendre ?
D. L. : Charleroi Entreprendre est le partenaire des entrepreneurs de Charleroi Métropole et vise à favoriser le développement économique sur le territoire. Nos missions principales concernent l’orientation des projets d’entreprises selon les besoins des entrepreneurs (recherche de lieu d’implantation, financement, conseils, etc.) ainsi que des missions d’accompagnement visant à développer les projets au sein de la Métropole dans les meilleures conditions. Les entrepreneurs avec lesquels nous travaillons présentent des profils variés et sont de tous horizons : cela va de l’étudiant de 17 ans jusqu’au dirigeant de PME actif depuis plusieurs années.
Quels sont les défis liés à l’entrepreneuriat à l’heure actuelle ?
S. C. : À l’heure actuelle, le climat ambiant est challengeant : les citoyens sont en quête de sens et de renouveau, la crise du Covid est passée par là, la société déborde de défis à relever. Le conflit en Ukraine est également un bel exemple : les prix flambent dans de nombreux secteurs, un besoin de relocalisation de l’économie se fait sentir. En Wallonie, particulièrement, les défis sont nombreux et variés : notre région pâtit d’un taux de croissance inférieur à celui d’autres régions, on n’y innove pas assez, on n’y entreprend pas suffisamment, le taux d’emploi y est toujours trop faible. Heureusement, les mentalités changent et le plan de relance, aussi ambitieux qu’inédit, vise à inverser cette tendance. Je suis d’une nature optimiste et j’y crois !
D. L. : L’entrepreneuriat est par définition une aventure personnelle semée d’embûches et de défis. Dans cette quête, il est primordial de rappeler que l’entrepreneur n’est pas seul et qu’il existe une multitude d’outils à sa disposition, quelle que soit sa phase de développement. On constate encore une certaine méconnaissance du grand public par rapport aux outils disponibles tels que les dispositifs d’aides publiques ou encore les activités des structures d’accompagnement telles que Charleroi Entreprendre ou les couveuses d’entreprises. Ces structures proposent souvent des services gratuits et permettent de tenter l’aventure entrepreneuriale sans prendre trop de risques. Ce serait dommage de s’en priver !
Comment Charleroi Métropole se situe par rapport à ceux-ci ?
D. L. : Charleroi Métropole se doit d’être un territoire où il fait bon entreprendre avec des infrastructures d’accueil et de soutien à l’entrepreneuriat, des services pertinents pour les entrepreneurs et une vraie ambition pour les PME. Ces dernières sont essentielles dans le tissu économique métropolitain et il convient d’en prendre soin. Depuis quelques années, il semble que Charleroi Métropole soit sur la bonne voie et il est important de pouvoir continuer sur cette lancée dans les années à venir.
S. C. : Charleroi Métropole, à l’instar de la Wallonie, doit relever de nombreux défis. Le territoire a un taux de demandeurs d’emploi supérieur à la moyenne wallonne, sa population y croît moins rapidement, le taux de diplomation de ses habitants y est moindre… Mais la Métropole bouge et se donne les moyens pour que les entrepreneurs et porteurs de projets s’y installent, pour que la population puisse se former à des métiers d’avenir et que les entreprises trouvent de la main d’œuvre qualifiée sur le territoire. De nombreux projets sont en cours pour faire face à ces défis. Citons, entre autres, la Cité des Métiers, le hub d’innovation A6K-E6K, le développement de l’offre universitaire à Charleroi… C’est extrêmement enthousiasmant de vivre ce renouveau ! Je pense, comme Denis, que nous sommes sur la bonne voie…
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui a un projet, ou à un travailleur qui souhaite lancer une activité en tant qu’indépendant ?
S. C. : Quand je me suis lancé dans l’aventure, il y a une quinzaine d’années, les défis à relever étaient similaires à ceux d’aujourd’hui : il faut oser, trouver un secteur prometteur, il faut se préparer, s’entourer, prendre des risques mais les mesurer, il faut rêver mais garder les pieds sur terre. L’objectif final est tout de même l’équilibre et la rentabilité : le projet doit tenir la route sur le long terme… Aujourd’hui, les aides disponibles sont plus lisibles, la Wallonie a beaucoup avancé dans ce domaine. Charleroi Entreprendre en est un bel exemple. Je conseille donc à ceux et celles qui veulent se lancer d’y croire, de s’investir, d’accepter un confort financier très relatif les premiers mois, de s’entourer, de se faire conseiller, de profiter des nombreuses aides disponibles… et de ne pas baisser les bras ! Chaque jour est un nouveau défi à relever, à chaque problème une solution, à chaque difficulté un nouveau challenge…
D. L. : Tout d’abord, je lui conseillerais bien entendu de faire appel à nos services pour pouvoir avoir un avis extérieur et bienveillant sur son projet (et majoritairement gratuit, soit dit en passant). Aussi, le jeune ne doit pas perdre de vue qu’il s’agit de son projet et que c’est bien à lui/à elle de le mener à bien. Cela demandera énormément de travail et de l’abnégation. Comme le disait ma grand-mère « on n’a rien sans rien » et il faut se donner les moyens de ses ambitions. Un jeune ambitieux qui s’investit à fond dans son projet et est prêt à faire des sacrifices a de fortes chances d’y arriver. Charleroi Entreprendre est dans tous les cas très heureux de pouvoir l’accompagner dans son aventure pour identifier entre autres la meilleure formule pour le lancement du projet (structure juridique notamment) qui permet de ne pas se mettre la corde au cou dès les premiers mois du projet.
Un souhait pour les 10 années à venir ?
D. L. : Faire de Charleroi Métropole la Silicon Valley de l’entrepreneuriat.
S. C. : Que la reconversion profonde de Charleroi Métropole soit prise en exemple par d’autres régions européennes et que le taux d’emploi, grâce notamment à la création d’un tissu dense de PME innovantes, soit au plus haut.
Plus d’infos sur Charleroi Entreprendre ?
https://www.charleroi-entreprendre.be/