Home » Charleroi Métropole, un pôle de l’industrie wallonne du jeu vidéo

Que vous soyez fan de jeux vidéo, rêvant de faire carrière dans ce secteur en pleine expansion, ou que vous n’avez jamais tenu une manette en main, cet article vous fera découvrir les multiples facettes et opportunités de ce secteur.  Charleroi Métropole peut se targuer d’être sans doute l’une des régions les plus hype en la matière.

 

Que représente l’industrie du jeu vidéo ? Au-delà du simple fait de jouer, ce secteur représente une réalité sociale et économique bien plus vaste, car il englobe des activités commerciales, artistiques et techniques  de la conception et la création, la production et la commercialisation des jeux à l’organisation d’événements d’E-sport (ou sport électronique) proposant aux joueurs et aux spectateurs en présentiel et en ligne, des compétitions de jeux vidéo sur consoles ou ordinateurs. La diffusion de ces événements, mais également la présentation de nouveaux jeux représente la part principale des contenus de streaming sur les plateformes telles que YouTube et Twitch, créé à l’origine pour les tournois d’E-Sport.

Un secteur qui a le vent en poupe

En terme de chiffre d’affaires mondial, l’industrie du jeu vidéo représente en 2022 plus de 200 milliards de dollars, soit plus que le cinéma et la musique combinés, avec une croissance à deux chiffres attendue dans les prochaines années. Cela se vérifie sur la scène mondiale, mais également en Belgique où nos studios devraient générer un chiffre d’affaires record en 2023, bien supérieur aux 85 millions d’euros engrangés en 2022.

La Région Wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles soutiennent également financièrement la création de nouveaux jeux, avec plus de 5 millions investis depuis l’année dernière. L’entrée en vigueur au début de cette année de l’extension du Tax Shelter audiovisuel au jeu vidéo (sur le même principe que celui destiné à soutenir le cinéma et les arts de la scène) favorise également la création de nouveaux studios de développement belges et internationaux. A Charleroi, citons Maracas Studio qui développe avec une équipe d’une dizaine de personnes deux jeux originaux et Mito Games, succursale d’un studio brésilien établi il y a peu dans le nouveau coworking spécialisé de WALGA à Charleroi Métropole.

Des emplois multiples et variés

Si les entreprises belges actives dans le secteur progressent en termes de chiffre d’affaires, elles offrent aussi de belles perspectives d’emploi. En 2022, pas moins de 1 085 personnes travaillaient dans l’industrie en Belgique. En effet, la rémunération du personnel interne (salariés) et externes (freelance) représente 90 % du budget de production d’un jeu. Les soutiens publics ont donc directement un impact sur la création d’emplois locaux. Mais de quel métier parlons-nous ? Ils sont extrêmement variés, car ils concernent à la fois la production des jeux –  avec des postes de game designer, graphiste, animateur, développeur, gestionnaire de projet, producteur, directeur de studio… – et leur commercialisation, qui nécessite notamment des profils compétents en marketing, communication et vente.

D’autres professions, liées à l’E-sport, ont également vu le jour, telles que manager, entraîneur, organisateur de tournois, streamer ou encore casteur (commentateur des matchs diffusés en streaming). Notons d’ailleurs au passage que si l’intégration de l’E-sport directement au programme des Jeux Olympiques n’est pas à l’ordre du jour, la première Olympic Esports Week qui s’est tenue à Singapour en juin dernier a tout de même réuni 20 000 spectateurs venus voir s’affronter 131 joueurs de 64 pays. Lors de la prochaine édition des JO à Paris en 2024, la France qui est une des grandes nations des compétitions de jeux vidéo, mettra en avant cette discipline.  

Le Quai10, un lieu unique en Belgique

À Charleroi Métropole, on a compris depuis longtemps l’importance du jeu vidéo avec, dès janvier 2017, l’élargissement des activités du Quai10 aux jeux vidéo. Ce centre culturel de l’image animée et interactive aborde le sujet sous un angle différent, totalement inédit en Belgique, en proposant l’Espace jeu vidéo. Il s’agit d’un espace d’exposition où l’on peut découvrir tous les deux mois une nouvelle sélection de jeux choisis pour leur propos, leur originalité, leur force évocatrice, leur accessibilité et leur convivialité. Des ateliers pédagogiques y sont également organisés. 

Une pédagogie concrète, coopérative et ludique

Ces ateliers, d’une durée de 1h30 à 2h, accueillent des groupes de maximum 24 jeunes issus d’écoles, d’associations ou de maisons de jeunes, et traitent de thématiques très enrichissantes comme la découverte de la démocratie ou la sensibilisation à l’écologie par les jeux vidéo, créer et comprendre l’intelligence artificielle, construire et explorer un schéma narratif, développer la collaboration et l’intelligence collective, le jeu comme point de départ pour philosopher… De manière très concrète aussi, les participant⋅es apprennent quels sont les différents métiers du gaming, ou encore les programmes accessibles que l’on peut utiliser pour créer des jeux vidéo.

 

Du jeu à l’événementiel

Le Quai10 – on l’aura compris – n’est pas de prime abord un lieu dédié à la création de jeux vidéo. Cela ne l’empêche cependant pas d’accueillir en résidence des créateurs qui déploient leurs talents dans le monde de l’art numérique au sens large, dont les outils de développement sont les moteurs de jeux vidéo. Ce fut le cas pendant 7 ans du studio de création Dirty Monitor, une entreprise de renommée internationale basée elle aussi à Charleroi Métropole, active dans le domaine du ‘video mapping’, qui collabore régulièrement avec de grands noms de l’industrie événementielle pour la création de performances live, installations, inaugurations, soirées festives et autres shows. De quoi faire découvrir encore une autre facette de ce secteur décidément polymorphe ! Les locaux au troisième étage du Quai 10 sont aujourd’hui gérés par l’asbl WALGA, qui met un espace de coworking à disposition des jeunes créateurs de jeux vidéo en leur proposant un accompagnement vue de créer et développer leur studio. Un espace sera également équipé d’une dizaine de postes avec du matériel pour joueurs professionnels et accessibles aux joueurs et joueuses, ainsi que les équipes locales. Pour compléter le dispositif, un studio de streaming professionnel servira également à professionnaliser les activités des amateurs de la région qui bénéficieront d’accompagnement et de formations spécifiques. On retrouve aussi au second étage la XR Académie gérée par Technocité, qui formera les futurs travailleurs et créateurs dans les secteurs faisant appel aux technologies immersives et à la 3D créé à partir des moteurs de jeux vidéo. 

Meet & Build, une grande conférence internationale à Charleroi Métropole

Parallèlement à ces nombreuses activités, le Quai10 abrite aussi régulièrement des événements, comme la récente 8^e édition du Meet & Build, qui s’y est tenue les 26, 27 et 28 octobre derniers et a rassemblé plus de 500 participants. Né de la volonté de la ville de Charleroi de promouvoir le secteur du jeu vidéo, ses créateurs et ses écosystèmes locaux, cet événement B2B propose depuis l’année dernière trois jours de rencontres et de conférences entre acteurs professionnels mais aussi étudiants wallons, belges et ceux d’autres pays, d’Europe et d’ailleurs. 

Le programme M+B 2023

EN PRATIQUE

• Quai10 – Quai Arthur Rimbaud 10, 6000 Charleroi Métropole – 071 31 71 47 – info@quai10.be
• Espace jeu vidéo accessible gratuitement de 13h à 17h30 les mercredis, vendredis, samedis, dimanches et jours fériés.
• Contact et réservation ateliers pédagogiques : reservationejv@quai10.be
• Coworling, espace E-Sport et studio de streaming jeu vidéo : contact@walga.be