Les Grottes de Neptune cachent un lac encore inexploré
Grottes de Neptune, Couvin
Un lac souterrain se cache dans les Grottes de Neptune et reste toujours inexploré aujourd’hui, malgré les tentatives des spéléologues.
“L’eau met 48 heures à sortir de la grotte. Ça fait à peine 2 km, c’est complètement excessif, il y a certainement un lac souterrain”, raconte Pascale Somville, spéléologue. Et pourtant, cela fait plusieurs années que la zone des Grottes de Neptune est explorée.
Pascale Somville fait partie de la quinzaine de spéléologues actifs du Groupe Spéléologique de Charleroi, un des plus anciens clubs belges de spéléologie. Ils se rendent une à deux fois par an à Petigny explorer les Grottes de Neptune.
“Après le lac que les touristes traversent en barque, il y a un passage jusqu’au siphon. Là, on voit des fissures. On a essayé de s’y glisser, mais c’est trop étroit pour une taille humaine”, reprend Pascale Somville. “Passages réduits ou gorgés d’eau, impossible pour les spéléologues d’aller plus loin”.
Dernier point connu des grottes pour accéder au lac
“Des plongeurs ont exploré le siphon”, reprend Pascale Somville. “Ils ont été jusqu’à une dizaine de mètres de profondeur et puis impossible de continuer plus loin”. Elle est pensive : “mais un jour, on le découvrira…”
En attendant d’accéder au lac, les recherches se poursuivent. Des études des Universités de Mons et de Namur ont montré avec le colorant fluorescéine que l’eau parcourait plus de 2,5 km sous terre avant de sortir à la surface.
On a tenté différents passages, mais sans résultat
Des milliers de découvertes sous terre encore inexploitées
Pour tenter de trouver ce fameux lac, ces derniers explorateurs ont essayé plusieurs techniques. Tout d’abord, entrer par des galeries secondaires, mais celles-ci se révèlent trop étroites pour le passage d’un humain.
Ensuite, casser les différentes couches à l’aide d’un pied de biche ou à la force des bras, sauf que la roche est beaucoup trop dure. “Il faudrait la casser avec des explosifs. On n’a pas les compétences”, raconte-t-elle. Un club flamand a tenté d’entrer avec de la dynamite, mais a rapidement renoncé face à la solidité de la roche. “Parfois, il suffit d’un coup de chance…”
Profitez du plaisir d’être sous terre
En attendant de découvrir ce lac, les grottes sont explorées de fond en comble. Elles font plus ou moins 2 km de long, avec deux galeries, l’une inférieure, de 422 mètres de long et l’autre, supérieure, de 1.080 mètres, à quoi on ajoute quelques cavités. La salle fait plus de 19 mètres de hauteur, du sol au plafond, dans la grande salle. “Le plaisir de la spéléo n’est pas forcément de ramper ou de se faufiler dans des petits passages – d’ailleurs, j’évite, je suis un brin claustrophobe – , mais plutôt de découvrir de grandes salles souterraines secrètes”, précise Pascale Somville.
On se sent un peu comme les derniers explorateurs du monde à découvrir les fonds terrestres
Un autre plaisir des spéléologues : l’observation de la faune et de la flore. Ici, dans les grottes, on peut observer des stalagmites et des stalactites mais aussi des chauves-souris, des insectes, des araignées, des papillons, des niphargus (sorte de petites crevettes, qui ne se mangent pas). “On recense jusqu’à 6-7 espèces de chauves-souris, soit une trentaine de chiroptères. Avec celles cachées, on estime qu’il y en a 4 fois plus”, explique Daniel Lefebvre, autre spéléologue.
Et pour ceux qui n’ont pas le matériel de spéléologie, il est tout à fait possible de visiter les Grottes de Neptune, à pied et en bateau.
Contact:
Grottes de neptune
Rue de l’Adujoir, 24
5660 Couvin
+32 (0)60 31 19 54
info@grottesdeneptune.be
www.grottesdeneptune.be
©Photos/Christophe Vandercam