J’ai fait la fête sur un terril à Charleroi
Panorama Pique-nique, Charleroi
“Grimper sur un terril à Charleroi, y boire une bière au sommet, écouter de la musique et sympathiser avec des inconnus, voilà comment une amie carolo m’a convaincue de venir au Panorama. Après avoir vécu cet événement, je suis sûre que je reviendrai l’année prochaine », explique Muriel, Bruxelloise.
Plus qu’à trouver le terril depuis la gare de Charleroi
Muriel a 29 ans, elle habite à Bruxelles. Malgré la grève de train, elle est venue rejoindre une amie carolo, Charlotte, à l’événement Panorama Pique-nique. “Je m’attendais à un lieu plus grand. C’est plutôt convivial. Mais pour venir ici, c’est complètement l’aventure”, raconte-t-elle.
Pour Muriel, l’aventure a commencé à la gare de Charleroi pour trouver le chemin du terril des Hiercheuses, à Marcinelle. “Après avoir un peu marché, on est arrivé au pied du terril. Des musiciens nous ont indiqué le chemin. En échange, on les a aidés à monter leur guitare en brouette”, ajoute-t-elle. Le ton est donné d’emblée : joyeux désordre organisé et ambiance bon enfant au programme.
Juste une petite fête avec des amis
Axel, un des organisateurs, a lancé l’événement Panorama Pique-Nique en 2007 avec quelques amis. “Nous venions souvent sur le terril quand nous étions jeunes, c’est de là qu’est venue l’envie de créer un événement culturel”, explique-t-il.
Surtout, c’est un lieu symbolique. Les terrils font référence à l’ère post-industrielle, ce sont des lieux sous-exploités à mettre en valeur. — Axel, un des organisateurs
L’idée est donc venue de faire une petite fête entre amis, qui a quand même réuni plus ou moins 700 participants cette année. Christian, 52 ans, Carolo, est venu pour l’ambiance. “Je viens depuis toujours, j’adore, on se sent dans notre bulle, retirés du monde”, sourit-il en buvant une gorgée de bière.
Ambiance de pique-nique avec de la musique
Un peu plus loin, assis sur une couverture, François, 32 ans de Beaumont, est plutôt venu pour les concerts. Toute l’après-midi, une dizaine de groupes sont programmés, du son d’ambiance à une musique plus entraînante le soir.
“On ne veut pas tomber dans l’appellation de festival, l’événement Panorama est avant tout un lieu sympa pour se retrouver entre amis, en famille. D’où l’idée du pique-nique, plutôt que de festival. Les groupes ne sont pas mis en avant dans la communication mais confèrent une harmonie au terril”, explique Axel.
De la nature au cœur de Charleroi
Le terril – appelé aussi Thierry, le terril – est finalement le héros de la journée. À côté d’un ancien wagon de chemin de fer posé sur le terril où on peut lire en grand “Panorama”, Shon, 47 ans, d’origine londonienne, nous accoste : “vous voyez la vue imprenable de Charleroi. Et bizarrement, on est dans la nature, tout est vert, ça change de l’image qu’on a de la ville ». Il a débarqué ici par hasard, avec des amis qui voulaient faire “quelque chose de différent”.
Je découvre Charleroi dans la nature, ça change de l’image qui circule généralement sur la ville. — Shon, 47 ans, Londonien et Carolo d’adoption
Pareil pour Adrien, 28 ans. Il est venu avec quelques amis passer du bon temps : “sur place, on retrouve plein de gens qu’on connait. Charleroi, ça reste un petit village, c’est un peu comme des retrouvailles entre amis”.
Pourtant, l’événement est plus ouvert qu’il n’y paraît. Parmi les participants, Axel compte à peu près moitié de Carolos, l’autre moitié venant de l’extérieur moitié. “On ne fait plus de communication, les informations sur l’événement ne passent que par bouche-à-oreille et via Facebook. On n’a pas envie de trop grandir, on est arrivé au bon nombre de personnes”, indique-t-il.
L’épreuve finale : descendre le terril en pleine nuit
Vers 22h, Muriel profite des derniers rayons de lumière et surtout d’un magnifique coucher de soleil. Le Panorama Pique-nique se termine tout en douceur. “Ah oui, dernier détail : ne jamais oublier qu’il faut redescendre le terril. Et dans le noir, avec les moyens du bord, c’est vraiment pas gagné”, précise-t-elle.
Muriel reprendra finalement le train, tranquillement.
L’année prochaine, on reviendra plus tôt pour mieux en profiter.
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©Photos/Leslie Artamonow