Quand un refuge porte secours à des animaux en souffrance

Quand un refuge porte secours à des animaux en souffrance
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“Imaginer qu’un cheval de 2,5 ans allait à l’abattoir simplement parce qu’il avait galopé au lieu de trotter lors d’une course de trot m’a poussé à m’investir dans la cause animale”, explique Christelle Denamur, cofondatrice du refuge Equi’Chance.

À l’époque, cette défenseuse des animaux cherche un lieu pour accueillir les chevaux ‘réformés’ (qui ne correspondent pas aux normes exigées pour concourir). Lors de ses recherches dans le sud de la Métropole, elle trouve avec son mari une ancienne ferme entourée de prairies, située dans les environs de Romedenne (Philippeville).

Très vite, en plus des équidés, la ferme a décidé d’accueillir d’autres animaux en danger. “Après avoir vu un reportage télévisé, j’ai appris qu’il n’y avait pas assez de place dans les refuges pour les animaux maltraités. Nous avons donc décidé d’accueillir aussi les petits animaux de la ferme”, précise Christelle.

Le refuge héberge aujourd’hui 20 chevaux, 2 vaches, 50 moutons, 16 chèvres, 13 coqs, 3 cochons, etc.

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Christelle connaît l’histoire de chaque animal.

Des animaux abandonnés ou saisis par la police

Les animaux qui arrivent au refuge sont en état de souffrance. “Certains animaux sont abandonnés par leur maître. Il y a, par exemple, ces petits cochons noirs asiatiques. Les gens les adoptent quand ils sont petits. Quand ces cochons grandissent, ils deviennent très gros. Certains propriétaires décident alors de les relâcher dans la nature, en raison de  la place que ces cochons occupent.

D’autres animaux arrivent sous ordre de la police. “Généralement, les voisins contactent la police pour dénoncer la maltraitance animale. Suite à un arrêt judiciaire, nous allons sur place pour sauver les animaux. Certaines situations sont terribles : des animaux sont enfermés, certains ne sont pas nourris ou n’ont jamais été soignés…

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Dès leur arrivée, les animaux sont nourris et soignés.

Pris en charge à 100 %

Dès leur arrivée au refuge, les animaux sont examinés par un vétérinaire et mis en quarantaine. Ils sont soignés, nourris et hébergés selon leurs besoins.

Christelle connaît l’histoire de chaque animal. “Ce cheval est devenu aveugle. Le propriétaire n’a pas apporté les soins nécessaires suite à un problème oculaire et lui a fait perdre la vue par négligence. Aujourd’hui, ce cheval s’est lié d’amitié avec un âne. Lui, ses pieds ont poussé de travers. Il n’a jamais été soigné par le propriétaire de l’époque. Ces deux animaux ne se quittent plus : l’âne guide le cheval, et tous deux se tiennent compagnie.

Pour elle, chaque animal est différent. “Je reconnais chacun des cinquante moutons : tous ont des particularités propres, une histoire”.

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Rapidement, les animaux trouvent de nouveaux repères au refuge.

Dès que les animaux retrouvent leur forme, ils sont mis à l’adoption. “Pour chaque adoption, je me rends sur place pour vérifier l’espace destiné aux animaux. Je discute avec la famille adoptante des règles de bien-être animal. Je veux être certaine que les animaux accueillis seront bien traités.

Sensibilisé à la cause animale

Au-delà de l’accueil, le refuge remplit une deuxième mission essentielle pour Christelle : il sensibilise le grand public à la cause animale. Un dimanche après-midi par mois, il ouvre ses portes et accueille les curieux. “Les gens viennent ici par curiosité. Ils apprécient de voir et de toucher les animaux qu’ils n’ont pas l’habitude de côtoyer de près, comme les cochons ou les vaches.

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Des bénévoles aident à aménager les lieux afin de garantir le bien-être des animaux.

Le refuge attire également l’attention sur les problématiques liées à l’élevage intensif, à l’abattage, au transport longue durée des animaux, etc. “La laine bon marché provient souvent des élevages industriels d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Les éleveurs ont tendance à maltraiter l’animal pour produire davantage de laine.

Par ailleurs, lors d’événements (organisés en dehors de la période COVID), le refuge, en tant qu’ambassadeur des animaux en liberté, valorise l’approche végétarienne et végétalienne de l’alimentation.

Soutien de partisans

Le refuge tourne grâce à l’investissement personnel de Christelle et de son mari, mais aussi grâce à des bénévoles. “Cinq personnes nous aident à nettoyer les box, la chèvrerie, les cours… Il y a énormément de travail de nettoyage pour garantir le bien-être animal. Ils nous aident aussi à nourrir et à soigner les animaux.

Cette asbl vit en partie grâce aux dons, aux adoptions et aux parrainages. “Certaines personnes parrainent des chevaux, par exemple. En contribuant financièrement au bien-être de certains animaux, elles entretiennent avec eux un contact privilégié.

À l’avenir, le refuge souhaite améliorer les espaces d’accueil afin de faciliter la logistique.

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Les animaux ont chacun leur espace.

Contact :
Equi’chance asbl
Rue de la Barrière 9
5600 PHILIPPEVILLE (Romedenne)
https://www.equichance.net/

©video et photos/Jérome Gobin