5 questions pour comprendre le “zéro déchet”

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Épicerie Colibri, Pont-à-Celles

“C’est un mouvement qui m’a convaincue très rapidement. J’ai découvert par hasard le livre ‘La famille presque zéro déchet’ pendant les vacances. J’ai ensuite cherché des aliments en vrac pour appliquer ce que j’avais lu. Je n’en ai pas trouvé dans le coin, alors j’ai décidé de lancer mon propre magasin zéro déchet. Le tout en moins d’un an.”

Valérie a lancé son épicerie le Colibri en juin 2018 à Pont-à-Celles. Nous lui avons posé 5 questions sur le ‘zéro déchet’.

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Les légumes et les fruits en vrac ont beaucoup de succès à l’épicerie

Un magasin “zéro déchet”, c’est juste des fruits et des légumes, non ?

Le Colibri est une épicerie à objectif ‘zéro déchet’. Je vends tout type de produits en vrac ou très peu emballés : des fruits et des légumes, évidemment, et bien d’autres produits comme des pâtes, des bonbons, des céréales, des biscuits, du chocolat, des shampoings, des produits de lessive, etc.

Les clients viennent avec leurs boîtes, on pèse le contenant et ils se servent. Souvent, ils sont un peu déstabilisés par le fait de se servir eux-mêmes. Par contre, ça amuse beaucoup les enfants.

On trouve toutes sortes de choses : des légumes locaux, des fruits frais, des céréales, etc.

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Une épicerie à objectif « zéro déchet » s’aménage avec des silos et des étagères

Certains disent que c’est plus cher quand on achète en vrac, c’est vrai ?

Non, pas forcément. Justement, les clients ne payent pas les emballages et limitent le nombre de déchets.

Ce qui déroute surtout les clients, c’est d’estimer le poids, par rapport au prix.  Quand il y a un prix au kilo, ils éprouvent des difficultés à estimer la quantité du produit.

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Du chocolat et de bonbons bios et vegan sont disponibles en vrac

Mais qui vient ici, des « bobo-bios » ?

Encore un beau cliché. Le magasin attire plusieurs types de public : des personnes convaincues par le mouvement ‘zéro déchet’, d’autres qui sont intéressées par le bio ou le local, et les habitants du quartier, qui nous considèrent comme ‘l’épicerie du coin’. À côté de la logique de ‘zéro déchet’, il y la qualité du produit et son mode de production.

Donc, je n’ai pas vraiment de profil type figé en tête. Les femmes constituent une petite majorité, ce sont elles qui font généralement les courses à la maison, mais ça reste assez basique.

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Des palettes récupérées décorent l’épicerie

Un magasin ‘zéro déchet’, ça fonctionne vraiment ou c’est juste un concept à la mode ?

Je suis ouverte depuis plusieurs mois et le magasin commence à se faire connaître. Les gens de la région découvrent le lieu petit à petit. Jusqu’à présent, je suis contente. D’un point de vue financier, je me suis fixée un délai de 2 ans pour être en équilibre.

L’installation du lieu et le stock représentent un coût important, plus élevé que pour un commerce traditionnel, surtout au niveau des étagères qui sont spécifiques.

L’épicerie connait beaucoup de succès auprès des habitants de Pont-à-Celles

Ici, tout arrive en grosse quantité, en vrac. Il faut donc pouvoir stocker les produits et les installer sur les étalages. Par exemple, les silos pour les pâtes, les fruits secs, les céréales… reviennent à plus de 100 euros l’unité. Il y en a plus d’une trentaine. Heureusement, grâce à la campagne de crowdfunding que j’ai lancée au début de l’année, j’ai pu récolter un peu plus de 5.000 euros pour m’équiper correctement.

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Tous les aliments sont disponibles en vrac : pâtes, céréales, fruits secs,…

Est-ce que le magasin parvient à respecter le principe ‘zéro déchet’, si on tient compte de toutes les livraisons, par exemple ?

La plupart des produits arrivent ici dans des bacs réutilisables ou cautionnés. Certains sont livrés dans du carton. Une minorité débarque sous plastique (principalement les céréales, qui redoutent l’humidité), mais c’est assez limité.

Au niveau de mon organisation personnelle, je dois un peu  m’adapter. Le magasin m’occupe beaucoup et, par exemple, j’ai moins de temps pour cuisiner avec les enfants. Alors je me rassure : inutile d’aller bien loin, j’ai tout ce qu’il me faut sur place.

Contact :
Le Colibri
Rue du Vieux Château 8a
6230 Pont-à-Celles
+32 (0)71 48 86 69
le-colibri.be

©Photos/Alex Dossogne