DUO for a JOB, le mentorat interculturel et générationnel vers l’emploi

DUO for a JOB, le mentorat interculturel et générationnel vers l’emploi

Depuis un peu plus d’un an, l’ASBL DUO for a JOB a ouvert une antenne sur le territoire de Charleroi Métropole. Le but ? Former des duos composés d’un mentee (un jeune issu de l’immigration) et d’un mentor (une personne de plus de 50 ans disposant d’une expérience professionnelle) afin de cheminer ensemble et faire évoluer le parcours professionnel du jeune.

Guy et Alain, mentors pour l’ASBL, ainsi que Mariama, mentee, témoignent.

Comment avez-vous connu l’ASBL DUO for a JOB ?

Guy : Désireux de faire du bénévolat mais ne connaissant que peu d’opportunités, j’ai cherché sur Internet et je suis tombé sur le site www.giveaday.be. Divers organismes, dont « DUO for a JOB », qui venait de débuter ses activités à Charleroi Métropole, y postent leurs besoins dans le but de trouver des bénévoles.

Alain : A l’aune de la retraite, je cherchais une activité bénévole qui puisse allier ma quête de sens et la mise en valeur de mes capacités. C’est sur la plate-forme de la Ville de Charleroi que j’ai eu vent des activités de DUO for a JOB.

Pourquoi avez-vous souhaité devenir mentor ?

Alain : Je désirais mettre à profit le temps dont je disposais en favorisant le tissage de liens relationnels : c’était là pour moi la condition sine qua non que devait remplir cette activité bénévole. Mon parcours professionnel m’a amené à occuper différentes fonctions très variées mais qui ont toutes pour point commun la transmission des savoirs et la communication. Le programme de mentorat proposé par DUO for a JOB m’est donc apparu comme une évidence.

Guy : À 62 ans et pré-retraité de la grande distribution, je considérais pouvoir encore me rendre utile, et je souhaitais garder une vie sociale et active autre que mes activités culturelles et de loisirs. J’espérais également trouver dans le bénévolat quelque chose de valorisant, à mes propres yeux.

DUO for a JOB m’est apparu comme l’occasion la meilleure pour user de mes compétences, non seulement celles acquises au cours de ma carrière, mais également les divers et nombreux « talents » relationnels, humains, émotionnels que chacun a en soi, et hésite parfois à révéler dans notre rude société.

Le programme proposé par DUO, une évidence à mes yeux…

Comment se déroule un programme de mentorat ?

Guy : Au tout début, une séance d’information anonyme permet de comprendre le projet, le rôle du mentor, le timing, et d’obtenir les réponses à toutes les questions que l’on se pose. Si cela vous intéresse toujours, une rencontre individuelle avec un coordinateur local est convenue afin de déterminer vos attentes et vos « compétences ». Si vous acceptez de poursuivre, il vous est demandé de participer à quelques demi-journées de formations concernant divers outils de base.

Vient ensuite le « matching » : le coordinateur, qui aura appris à mieux vous connaître, va constituer un duo avec « mentee » avec lequel vous pourriez évoluer au mieux, en fonction de ses besoins et de vos aptitudes, et avec lequel vous pourriez construire un « p’tit quelque chose » qui lui sera utile pour se forger un destin plus souriant que s’il avait été seul.

Lors de la première rencontre, certainement beaucoup plus stressante pour le mentee que pour le mentor (même si, reconnaissons-le, le mentor n’en mène pas large ! ), vous êtes en tête-à-tête pour faire connaissance et pour voir si vous parviendrez à vous « apprivoiser » mutuellement, sachant que mentor comme mentee peuvent toujours renoncer à ce duo à tout moment, et ce, dès la première découverte.

Si ça « matche », après la signature d’une convention qui détermine le cadre, les engagements, la durée, vous accomplirez un accompagnement de maximum 6 mois, à raison d’une rencontre hebdomadaire à vos convenances à tous les deux, qui sera efficacement encadrée à votre demande par un coordinateur et avec des outils informatiques performants, dans des locaux mis à votre disposition.

Une « évaluation » de l’évolution de la situation du mentee est effectuée au bout de ces 6 mois et clôture votre duo. Mais bien souvent, les liens s’étant solidement tissés, l’aventure ne s’arrête pas là, et vous resterez un pilier sur lequel le mentee pourra s’appuyer s’il le souhaite et si vous le voulez bien.

Quelles qualités avez-vous pu valoriser au cours de cette expérience ?

Alain : Par rapport à ce que j’ai pu apporter à mon mentee, je dirai mon sens de l’organisation, mes connaissances relatives à la gestion administrative et ma facilité de contact avec les instances d’autorité. Il s’agissait en effet, dans le cas particulier de mon mentee, de débloquer certaines situations liées à des équivalences de diplôme afin qu’il puisse poursuivre sa formation. Au-delà de ces aspects, j’ai pu mettre à profit mon sens de l’écoute et mes facilités à nouer des contacts, mais en cela mon mentee a été fabuleux : il a été d’une grande ouverture d’esprit et je n’ai eu aucunement besoin de mobiliser une énergie considérable pour avancer dans son projet. Nous avons toujours travaillé en grande intelligence et dans le respect mutuel.

Guy : Pendant le duo, il faut avant tout de l’écoute pour discerner ce que le jeune, qui parfois ne le sait pas lui-même, souhaite exactement. De nombreux jeunes arrivent en Belgique démunis, désorientés, sans « réseau », après avoir vécu des événements parfois terribles.

De la patience, de la perspicacité, de l’attention sont nécessaires. Le dialogue, l’empathie et l’humilité sont de rigueur face à ces jeunes qui viennent parfois de très loin, dirons-nous pudiquement.

Le dialogue, l’empathie et l’humilité sont de rigueur face à ces jeunes.

Il est nécessaire d’avoir de l’organisation. Non seulement pour mettre de l’ordre dans ce que notre mentee nous révèle et se révèle à lui-même, mais aussi, c’est malheureusement un fait avéré, pour parfois affronter le dédale kafkaïen des administrations et services divers auxquels il faut s’adresser.

À ce propos, on ne soupçonne pas toujours la grandeur du réseau d’individus que l’on connaît de près ou de loin, et qui peuvent être utiles. Multiplié par le nombre de mentors prêts à s’entraider, vous comprenez qu’il y a toujours quelqu’un quelque part qui détient une solution.

Qu’avez-vous personnellement retiré de cette aventure ?

Guy : Un tas de très bonnes choses qui vont d’une vision différente de l’immigration au bonheur de continuer à se rendre utile gratuitement, en passant par le plaisir des rencontres avec de généreux modestes mentors et de courageux mentees.

Le bonheur de découvrir qu’il existe encore des hommes et des femmes altruistes qui travaillent énergiquement et de manière très compétente pour une jeune organisation telle que DUO for a JOB, en particulier à Charleroi.

Le bonheur de transmettre de vraies valeurs en les vivant, en les concrétisant.

Mais je n’hésite pas à vous dire que d’un point de vue tout-à-fait personnel, j’en retire de l’OPTIMISME, du POSITIVISME. Il y a toujours une solution pour peu qu’on la cherche.

Il y a toujours une solution pour peu qu’on la cherche.

Alain : Le plaisir lié à la rencontre avant tout : les échanges avec mon mentee, dont le parcours de vie n’est pas un long fleuve tranquille, ont été d’une grande richesse. Son volontarisme force le respect, et je suis réellement admiratif devant tant de résilience : il démontre que l’on peut toujours s’en sortir en s’en donnant les moyens. Il s’agit d’une très belle leçon de vie.

Outre ce qui concernait son projet professionnel, nous nous sommes trouvés bon nombre de passions communes liées à la culture, la gastronomie, les voyages… et avons eu des échanges très nourris.

Et puis, quelle joie de clôturer les 6 mois de mentorat par l’obtention du sésame : mon mentee a pu continuer son cursus dans la filière voulue et au sein de l’université de son choix.

L’expérience du mentoring en 3 mots ?

Guy : C’est une question compliquée tellement chacun peut y trouver le positif qui lui convient.

Pour moi, en tout cas, ce serait : RENCONTRES (au pluriel), PARTAGE (win-win), AVENIR (meilleur).

Alain : Je trouve aussi qu’il n’est pas simple de résumer une aventure si riche en 3 mots. Je dirais LECON DE VIE, RENCONTRE, POSITIF.

Et du côté des mentees ?

Mariama nous a confié son ressenti après ses 6 mois de mentorat.

Qu’avez-vous personnellement retiré de cette aventure ?

J’ai décidé de tenter cette expérience pour avoir des conseils et de l’aide par rapport au marché du travail en Belgique, ou choisir une bonne formation qui me plairait.

J’ai vu mon mentor au moins une fois par semaine et il m’a aidé à structurer mon CV, rédiger une lettre de motivation… Il m’a également épaulée dans la recherche d’une formation, d’une garde pour mon enfant, d’un logement…

Grâce à DUO for a JOB, aujourd’hui, je suis inscrite en formation, et j’ai un déjà mon lieu de stage pour janvier. Je suis très heureuse de cet accompagnement.

En 3 mots, comment résumeriez-vous cette expérience ? 

L’écoute active

L’encouragement

La disponibilité

Et tant d’autres choses…

L’aventure du mentorat vous tente ? Cliquez sur le logo ci-dessous pour plus d’informations !